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Tahiti made in France !
16 avril 2011

Frienship is a drug. Maroc Part I

Quand je suis arrivée hier soir à Marrakesh, il était 20h20 et le train pour Casablanca partant à 21h, je me suis dit que c'était faisable, si le contrôle des passeports allait vite et que je prenais le taxi au lieu du bus pour aller à la station. 40 minutes après, j'étais toujours dans l'attente, atteinte de désespoir, d'un stress énorme : si je ratais le train pour Casa, où est ce que j'allais passer la nuit, ne connaissant rien ni personne à Marrakesh ? Juste avant que ce soit (finalement) mon tour pour contrôler mon passeport (il y avait à peine 20 personnes devant moi, je n'arrivais pas à croire que le mec soit lent à ce point!), mon père m'avait dit qu'il y avait peut être un autre train à 21h30 donc j'y croyais et je me suis dit que c'était possible. Arrivée devant le mec, il me sort que sans l'adresse de l'endroit où je vais, il ne peut pas me laisser sortir...

Faut que je dise que sur les douze dernières fois où je suis venue au Maroc, on ne m'a jamais demandé mon adresse ! N'ayant pas de crédit pour appeler mon père, ne connaissant pas l'adresse exacte, j'ai inventé une adresse en me basant sur mes souvenirs, que j'ai présenté à cet enfoiré d'agent de merde, qui me demande ensuite pourquoi je pleure comme ça, moi qui stresse, qui m'énerve contre ce connard qui est si lent et à cause duquel j'ai raté le premier train, et qui va sûrement me faire rater mon deuxième train. Panique totale quoi.

Finalement je suis hors de l'aéroport, mon père m'appelle, me dit que le prochain train pour Casa est à 5h du mat, ou qu'ily a possibilité de prendre le bus d'1h du mat. J'hésite, il est 21h30, je ne sais pas ce que je ferais exactement jusqu'à 1h du mat, où je resterais en sécurité. Finalement je décide de prendre le train du matin et donc je dois prendre un hôtel. Je demande de l'aide à un groupe d'espagnols de mon âge que j'avais rencontré dans l'avion. Très chaleureux, ils m'invitent à venir avec eux jusqu'à leur hôtel, pour que je puisse demander s'il reste une chambre de libre. En chemin, on fait connaissance, etc, certains sont vraiment super, je sympathise tout de suite avec une fille de mon âge et deux mecs plus jeunes. 

Arrivés à l'hôtel, mes problèmes ne sont pas finis. Le gérant n'a pas de place pour moi, il voudrait m'envoyer dans un autre hôtel, mais j'ai peur d'être toute seule dans cette ville que je ne connais pas, je ne veux pas me séparer de mes nouveaux potes. Je supplie presque pour pouvoir dormir sur le sofa de l'entrée. Finalement, il accepte et me laisse la place à 70 Dirhams, ce qui équivaut à environ 8 Euros, ce qui est un très bon prix.

Je rejoins mes potes dans leur chambre, disant que j'ai un peu peur de dormir dans la salle d'attente, à la vue de tous, mais que c'est toujours mieux que de dormir dehors

Je bavarde avec les trois avec qui je m'entends le mieux, en attendant que les autres se préparent pour qu'on puisse sortir et aller manger. L'un des deux gars me dit alors, "sans arrière pensée aucune, tu peux dormir avec moi, si tu veux". Proposition super sympa, dont je prends note. D'autant que les lits, sans être King size , sont assez grands pour deux personnes se serrant un peu. 

Plus tard, on traverse la place principale de Marrakesh pour chercher à manger. C'est la deuxième fois que  je viens sur cette place et je me rappelle avec nostalgie de mon dernier souvenir ici quand j'avais 12, 13 ans. On se trouve un petit restau très économique, et je réussis avec brio à m'asseoir face à et à côté des trois que j'apprécie. Je suis vraiment, vraiment très contente de leur avoir demandé de l'aide à l'aéroport.

La fille, Alba, est l'amie que je rêve d'avoir à Albacete. Avec elle, la connexion a été instantanée, comme fusionnelle. Je n'ai pas eu de connexion comme ça avec une fille depuis très longtemps et ça me fait vraiment plaisir de voir que le sentiment est partagé. Du côté des deux garçons, Fran & Pepe, c'est presque pareil : ils sont super sympas, on a le même sens d'humour, bref, je ne me sens pas du tout mal à l'aise avec eux trois et je n'ai pas peur de parler (alors qu'on ne se connaît même pas depuis plus d'une heure !).

Il est 2h du mat, je suis fatiguée et j'aimerais pouvoir dormir un peu avant le train de 5h, mais j'aimerais que la soirée dure éternellement, tellement je suis contente d'avoir rencontré de nouvelles personnes que j'apprécie beaucoup.

Il faut savoir que lorsque je rencontre de nouvelles têtes, c'est plus souvent durant des fêtes que ça se produit. Trop de bruit pour pouvoir suivre une conversation, trop de mecs qui pensent que je ne leur parle que pour ensuite coucher avec eux. J'ai bien quelques amis que je me suis fait en soirée et que je continue de voir, mais je ne les ai jamais vu dans d'autres lieux que des bars ou au Baoba.

Pour la première fois depuis Février, je me sens bien.

Malheureusement, je sais que le bonheur est de courte durée: aucun d'eux n'habitent à Albacete, si ce n'est Pepe, dont la famille vit dans un pueblo mais qui reste à Valencia pour les études. Du côté d'Alba, elle vit à Granada et ne va à Valencia que pour voir ses amis. En dehors de ces deux là, ils viennent tous de Valencia.

Je ne me sentais pas particulièrement attirée par Valencia - préférant de loin sa jumelle Alicante - mais maintenant que j'y ai des amis, j'ai envie d'y retourner pour me laisser guider par eux, pour pouvoir les revoir. 

Pour finir, où est ce que j'ai dormi ? Dans le lit de Pepe, très gentil, très sympa, qui a gardé sa parole: il n'a pas profité de la situation. Je crois que c'est la première fois depuis longtemps que je rencontre un gars qui n'essaie rien, et ce silence, ce vide, m'a touché plus que ses mots. Posant la tête contre son épaule, j'ai raté le train de 5h, me réveillant trop tard, raté le train de 7h, car je voulais que cet instant magique dure encore un peu, et finalement quitté la chambre à 8h. J'ai remercié mon ange-gardien d'un doux baiser sur la joue, qui m'avait si gentiment prêté la moitié de son lit et de son coussin, laissé un message pour Alba. 

Dès que je peux, dès qu'elle peut m'accueillir, je prendrais un ticket Albacete-Granada pour retrouver cette grande connexion d'amitié, fusionnelle et complète, que je suis plus qu'heureuse d'avoir enfin trouvé, même si c'est à quelques mois de mon départ. 

Quant à mon ange-gardien, j'espère aussi le revoir, mais je doute que ce soit possible.

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